jeudi 8 mars 2012

Femme : égalité de droit vs égalité de fait

Au Québec, le thème choisi cette année par le Collectif 8 mars dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes est Le féminisme? … Plus actuel que jamais !. Le collectif 8 mars réunit la Fédération des femmes du Québec (FFQ), ses membres, l’Intersyndicale des femmes ainsi que la CSN et la FTQ.

Pourquoi ce thème ? Parce que l’on entend trop souvent dire que l’égalité est atteinte et que le féminisme n’a plus raison d’être. C’est faux. Bien sûr, un grand bout de chemin a été fait. Toutefois, comme le fait valoir la FFQ, «plusieurs indices d’égalité témoignent soit de la stagnation, soit du recul de l’égalité dans la société».

L’accès limité des femmes aux positions de pouvoir est l’un des nombreux constats qui inquiète

La composition du Parlement canadien en est un exemple flagrant. Un peu moins du quart des députés, soit 76 sur 307, sont des femmes. Lors des dernières élections, chez les Conservateurs, seulement 68 des 307 candidat-e-s étaient des femmes, soit 22%. Les Libéraux et le Bloc Québécois, quant à eux, comptaient respectivement 29% et 32% de candidates.

Au Nouveau Parti Démocratique, en mai dernier, 40% des candidat-e-s étaient des femmes, soit 124 candidates sur un total de 308. 40 d’entre elles ont été élues. Notre caucus est celui qui compte le plus grand nombre de femmes de toute l’histoire du Parlement. Nous continuerons à nous battre afin que les femmes aient leur voix au Parlement.

Dans l’association NPD de la circonscription que je représente, le 5 février dernier, en assemblée générale, nous avons choisi de nous doter de statuts qui exigent la parité des genres au sein du comité exécutif, faute de quoi des sièges seront laissés vacants. Résultat : Le comité exécutif est présentement composé de 5 femmes et de 5 hommes. Je salue cette initiative. Dans la lutte pour l’égalité des sexes, il ne faut pas se contenter de demi-mesures.

La pauvreté chez les femmes est également des plus inquiétantes

Les femmes ont beau être davantage scolarisées que les hommes, elles ont des revenus inférieurs à ceux-ci. Ce paradoxe est toujours d’actualité en 2012. Ainsi, quel que soit leur niveau d’études, les femmes touchent, à leur entrée sur le marché du travail, un salaire hebdomadaire brut inférieur à celui des hommes. Et même par la suite, les revenus d’emploi des femmes travaillant à temps plein correspondaient en 2008 à 78,4 % de ceux de leurs homologues masculins.

J’ai relu récemment les statistiques contenues dans le document« Portrait des Québécoises en 8 temps », édition 2011, publié par le Conseil du statut de la femme. On y lit que les raisons expliquant cet état de fait sont multiples, mais qu’elles sont principalement :
1) Les femmes tendent à se concentrer dans des professions majoritairement féminines (32,9 %), lesquelles sont moins bien rémunérées (secrétaire, vendeuse, caissière, éducatrice, infirmière, enseignante, etc.) et ;
2) Un fort pourcentage d’entre elles (23,9 %) travaillent à temps partiel.

Il est frappant de constater que selon les données de 2009, 63,4 % des travailleurs rémunérés au salaire minimum étaient des femmes.

La santé des femmes et leur droit à des conditions de travail décentes

J’ai déposé en octobre dernier un projet de loi visant à protéger les droits des femmes enceintes et allaitantes qui doivent quitter leur emploi pour protéger leur santé ou la santé de leur enfant.

Le Code canadien du travail prévoit actuellement des dispositions incitant les employeurs à offrir des tâches de remplacement si le travail d’une femme enceinte ou allaitante occasionne des risques pour sa santé. Si l’employeur ne peut muter l’employée, celle-ci peut se prémunir d’un congé sans solde.

Le projet de loi que j’ai déposé a pour objectif de permettre à toutes les travailleuses canadiennes de bénéficier d’un retrait préventif selon les dispositions en vigueur dans leur province. Au Québec, les travailleuses occupant un emploi régi par le Code du travail du Québec peuvent bénéficier de prestations de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST). Ce projet de loi permettrait de mettre fin aux disparités de traitement entre les femmes occupant un travail régi par le Code du travail du Canada et le Code du travail du Québec.

La deuxième lecture de mon projet de loi aura lieu le 3 mai prochain.

En cette Journée Internationale des Femmes, je tiens à saluer nos sœurs, nos mères, nos filles, nos collègues et toutes les femmes qui bâtissent notre société. J'encourage toutes les jeunes femmes à foncer, prendre leur place et briser les barrières qui existent, hélas, toujours vers le chemin de l'égalité entre les hommes et les femmes.

J’invite les femmes intéressées à se joindre au comité femmes de l’Association NPD de Rosemont – La Petite-Patrie à signifier leur intérêt en envoyant un courriel à npdrosemontpetitepatrie@gmail.comou en téléphonant au (438) 936-2015.

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